Concert prodigieux des ondes et des pierres !
Long retentissement des flots sur les galets !
Majesté de la mer débordant de lumières !
Fourmillement profond d'ombres et de reflets !
La mer, suprême tombe, est la source suprême ;
Plongez dans ce soleil, vous trouverez la nuit,
Mais la mort s'y fait vie, et dans cette ombre même
Un monde se recueille et travaille sans bruit.
Là, les plus petits font l'œuvre la plus sublime ;
Unis et patients, ils montent vers le jour,
Et bientôt ce labeur qu'emprisonnait l'abîme
Le firmament joyeux l'embrasse avec amour !
Parfois l'homme ainsi voit surgir quelque île immense,
Puis d'autres s'écrouler dans le gouffre écumant ;
Mais la puissante mer, sans repos, recommence
Les travaux éternels de son enfantement.
La mer, la grande mer est semblable à l'Histoire :
Toutes deux ont leurs nuits sans fond et leurs clartés
Au-dessous des splendeurs des rois et de la gloire,
Les peuples ténébreux forgent leurs libertés.
Et quand des ouragans s'apaise l'harmonie,
L'horizon vaporeux, lassé de se ternir,
Nous montre, dans la mer au firmament unie,
L'Humanité mêlée à Dieu, dans l'avenir.
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samedi 27 août 2016
La mer de Jean Aicard
Biarritz. Été 2016.
lundi 22 août 2016
Exposition Guggenheim Bilbao.
J'ai visité au musée Guggenheim Bilbao l'exposition dédiée au cubisme et l'avant garde. Si vous y allez trouverez des œuvres d'auteurs que j'aime comme Juan Gris, Marcel Duchamp, Georges Braque ou Pablo Picasso. Bien sûr à visiter.
Plus des renseignents en français ici:
Musée Guggenheim Bilbao.
dimanche 21 août 2016
Les hiboux de Charles Baudelaire
Sous les ifs noirs qui les abritent,
Les hiboux se tiennent rangés,
Ainsi que des dieux étrangers,
Dardant leur oeil rouge. Ils méditent.
Sans remuer ils se tiendront
Jusqu'à l'heure mélancolique
Où, poussant le soleil oblique,
Les ténèbres s'établiront.
Leur attitude au sage enseigne
Qu'il faut en ce monde qu'il craigne
Le tumulte et le mouvement,
L'homme ivre d'une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D'avoir voulu changer de place.
samedi 20 août 2016
jeudi 4 août 2016
Demain, dès l'aube de Victor Hugo
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo
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